Allemagne, 1942. Le peuple est désormais bercé depuis 9 ans dans la propagande, sa liberté de penser retirée depuis tout aussi longtemps par le pouvoir en place. De l’absence de libre arbitre découle la déresponsabilisation du peuple, qui est incité à ne pas remettre en question les décisions de son gouvernement.
Mais malgré ce contexte obscur et étouffant pour l’esprit, où l’université n’est plus synonyme de réflexion et de questionnement, mais d’embrigadement et d’endoctrinement, huit personnes parviennent à réaliser ce que l’on tente si bien de leur dissimuler. Sept étudiants munichois et leur professeur parviennent à ouvrir les yeux sur ce qui n’aurait jamais dû être acceptable, mais fut pourtant silencieusement accepté par tous.
Ce groupe a rédigé et distribué six tracts aux citoyens allemands. Ces tracts dénoncent les mensonges d’Hitler et de ses partisans, et ils ont pour but principal de provoquer le soulèvement du peuple allemand face au régime nazi. Le dernier tract est adressé tout particulièrement aux étudiants. Les membres de la Rose Blanche ont donc distribué ce tract dans leur université, l’université Louis-et-Maximilien de Munich. Et c’est dans cet établissement que Hans et Sophie Scholl se sont fait arrêter.
Pour cette raison, différents éléments en la mémoire de ce groupe se retrouvent dans cette université. Ces derniers sont sobres malgré l’immensité des lieux, des roses blanches rappellent régulièrement le groupe : tout est silencieux mais présent. Des tracts ont été représentés sur le sol devant l’université. Ce mémorial se situe à l’extérieur pour montrer le fait que les tracts ne sont pas destinés uniquement aux étudiants mais à toute l’Allemagne. La salle dédiée à la Rose Blanche ne contient que des panneaux en allemand, la langue dans laquelle les tracts étaient écrits, comme un dernier rappel à leur combat. Nous avons visité cette université qui accueille encore aujourd’hui de nombreux étudiants. Une fois à l’intérieur, nous étions tous impressionnés par l’immensité et la splendeur de l’université.
Parce qu’ils ont choisi de refuser de s’agenouiller devant les choix du pouvoir en place, parce qu’ils ont osé se lever, résister et écrire, ils ont perdu la vie. Le gouvernement nazi craignait les mots au point de brûler des livres et les idées qu’ils véhiculaient. Ces huit résistants silencieux ont – pendant un an – lutté pour rendre sa liberté de penser au peuple, en l’informant par écrit de ce qui se passait, en essayant de le rendre responsable vis-à-vis de cette situation pour qu’il se soulève.
« Ceci est un combat que nous devons tous mener pour notre futur, notre liberté et notre honneur dans un système politique conscient de sa responsabilité morale. » (extrait du 6ème tract)
Alaina, Marion, Régis & Xavier (DCG1)
Photos By Gryffindor via Wikimedia Commons
Très bel article !