Un concours d’éloquence a été proposé à la classe P1 du lycée, en partenariat avec l’IEP de Strasbourg. Découvrons ensemble le parcours effectué par ces 35 élèves.
A l’origine de cette idée, le documentaire A Voix Haute, écrit et réalisé par Stéphane De Freitas et Ladj Ly. Il retrace l’aventure des participants aux concours Eloquentia qui élit le meilleur orateur du 93. Dans ce film, nous suivons le parcours d’étudiants de différents milieux , qui apprennent comment manier la parole grâce à des professionnels. Autour de sujets philosophiques et politiques, ils travaillent leur intonation, leur gestuelle et leur confiance en soi devant un public.
20 élèves de la classe de 1ère STMG se sont inscrits avec enthousiasme à ce concours, une initiative qui a pour but de prouver que le langage, la communication et l’éloquence sont des atouts importants dans la vie d’un étudiant. Ils ont alors travaillé autour du sujet “Etre chez soi, à la maison, dans son pays, ou dans sa langue”. Chacun des vingt participants a choisi un texte dit devant le jury, composé des 35 élèves de la classe, d’un professeur de l’IEP, Jean-Marie Calydon ainsi que Madame Mathieu, proviseure de l’établissement.
A l’issue du vote, six participants se sont qualifiés pour la demi-finale durant laquelle, ils ont amélioré et approfondi leur sujet. Les six élus ont alors dit un nouveau texte, qui aura permis à trois d’entre eux d’accéder à la finale du concours, l’épreuve ultime.
Et c’est le vendredi 19 janvier que le vainqueur sera désigné. Les trois derniers candidats se sont vu attribuer un nouveau sujet : être heureux. Toute la classe s’est donc investie dans le projet, que ce soit en participant au concours, ou en scrutant.
La Finale du concours d’éloquence
Vendredi 19 Janvier à 14h a eu lieu la finale du concours d’éloquence. Les trois derniers candidats, Artach, Anah et Manal se sont vu attribuer un nouveau sujet : être heureux.
Le thème imposé est jugé plus difficile par les élèves que celui de la demi-finale (« Se sentir chez soi à la maison, dans son pays, dans sa langue »). Chacun des finalistes a pu livrer une part de lui-même à travers son texte, et nous, spectateurs, avons ressenti beaucoup d’émotion face à ces lycéens, prêts à prendre la parole malgré le stress pour nous donner leur définition « d’être heureux », et ce que ces mots évoquent chez eux.
Ainsi, Artach, élève très engagé pour qui le bonheur est déjà en chacun de nous, se confie et termine en donnant un conseil à ses camarades : « Après vous avoir expliqué le sens « d’être heureux », je voudrais juste vous dire : vivez au jour le jour, gardez la santé et profitez de vos proches pendant qu’il est encore temps. »
Anah, très émouvante, pense que « contempler la beauté du monde » est d’une grande aide lorsque l’on souhaite être heureux. Le respect (de sa personne et des autres), le fait de créer des liens et de se sentir libres ont selon elle une place très importante dans ce processus. Elle a écrit : « la chose la plus importante pour être heureux, c’est d’aimer et d’être aimé. C’est une nécessité, un fondement de notre identité. Parce que nous sommes incapables de nous aimer nous-même, l’amour de l’autre nous redonne confiance et justifie notre existence. »
Manal, grande gagnante de ce concours qui adorerait revoir un évènement semblable à celui-ci, nous explique que selon elle il ne faut pas confondre le bonheur (être heureux) avec le plaisir qui n’est que de courte durée. Ce bonheur se constitue d’un équilibre entre la présence de sa famille et de ses amis à ses côtés. Les pieds ancrés dans le sol et la tête bien droite, elle dit : « Je pense que pour être heureux, il faut d’abord être malheureux ; c’est-à- dire qu’avant d’atteindre le meilleur, il faut toujours passer par des erreurs. C’est en passant par des mauvaises phases que les idées se remettent en place. »
À la question « Que pensez-vous que ce concours vous ait apporté ? », la classe répond sans hésiter que c’était un bon entraînement pour apprendre à s’exprimer en public, à être à l’aise. Ils ont également dû apprendre à confier leurs pensées personnelles, et parler de ce qui leur tenait à cœur, ce qui n’est pas facile devant tant de spectateurs, même lorsqu’on les connaît ; c’est parfois encore plus dur, de peur d’être jugé. Certains ont renoncé à participer, découragés par le fait de parler face aux autres à cause de leur timidité. Mais la classe de 1ère , enchantée par la victoire de Manal suite au vote est formelle : « Cet exercice nous a bien servi. La prochaine fois, ce sera bien plus facile de parler devant les autres ! »
Elisa PONTAROLLO,Coline RUHLMANN et Léa SPARACELLO, 1TCOM