Après plus d’un an à vivre avec les restrictions dues à la Covid-19, le monde voit petit à petit l’avenir s’éclaircir avec l’arrivée des vaccins. Si les personnes à risque restent prioritaires, les étudiants pourront se faire vacciner dès cet été. Pourtant, nombreux sont ceux à rejeter formellement l’idée. Quelles sont les raisons de cette défiance ?
C’était le 27 décembre dernier. Mauricette, 78 ans, était la première Française à recevoir une dose de vaccin, à l’hôpital René-Muret de Sevran. Depuis, la campagne bat son plein, et la barre symbolique des 10 millions de Français vaccinés devrait être atteinte le 15 avril, selon le Premier Ministre Jean Castex. Si la priorité a d’abord été donnée aux personnes “à risque”, le calendrier vaccinal promet l’ouverture à tous les profils dès l’été 2021. Alors que la vaccination apparaît comme le remède miracle pour endiguer la pandémie, celle-ci reste volontaire, et n’aura par conséquent aucun effet sans une réelle mobilisation. De nombreux étudiants souhaitent retrouver une vie normale. Problème : certains d’entre eux n’hésitent pas à afficher leur méfiance en clamant haut et fort leur souhait de ne pas se faire vacciner.
Le vaccin, loin d’être une évidence
Une incohérence qui s’explique tout d’abord par un sentiment d’immunité face au virus : “Je ne me sens pas concerné” estime Romain, étudiant en sciences sociales, qui dit n’avoir côtoyé la Covid-19 qu’avec des cas contacts. Pour Gildas, en études de chimie à Nancy, “les restaurants, cinéma ou salles de sport sont fermés, je ne me vois pas déjà le faire sans pouvoir profiter de ces activités”. Il poursuit : “Avec la mise en place d’un passeport vaccinal, la donne serait peut-être différente« . Enfin, l’argument de la défiance revient comme l’une des raisons principales du rejet du vaccin. Jolan, futur mécanicien, explique : “C’est tout nouveau, nous ne savons pas encore les effets sur le long terme« . Des craintes sûrement renforcées par les récents cas de thrombose constatés après certains vaccins du groupe AstraZeneca.
Des lueurs d’espoir
Ce qui n’empêche pas d’autres étudiants de revendiquer leur souhait de se faire vacciner dès cet été. Entre acte d’humanité et volonté de freiner la pandémie, les raisons sont nombreuses. « Je veux protéger mes parents« , explique Karim, étudiant en droit, pour qui l’acte de vaccination est avant tout « une façon de protéger les autres ». Un avis partagé par Célestine, future traductrice : « Ma grand-mère s’est faite vacciner en EHPAD, je ne vois pas pourquoi elle devrait être la seule à le faire« . Un autre souhait émerge aussi, celui de faire avancer les choses. « La réouverture des établissements passe avant tout par là« , estime Célestine.
Samuel Bourreau