Incivilités au lycée René Cassin

Une classe de BTS Communication a réalisé des vidéos humoristiques à diffuser dans l’établissement pour illustrer ces incivilités auprès des élèves. Entre dégradation du matériel, retards, insolence ou encore bousculades, les incivilités dans un lycée sont nombreuses. Mais qu’en est-il pour le lycée René Cassin?

Mme Augustin, CPE dans le lycée depuis 20 ans.

Quelles sont les pires incivilités que vous ayez vues ou subies ?

Le moment le plus dur ça a été lorsque des élèves ont volé des canettes de boissons lors du don du sang. J’ai trouvé ça incroyable car c’est vraiment de la bêtise et je pense que ces élèves savaient très bien ce qu’ils faisaient. On a eu de la chance, on a réussi à les retrouver grâce aux caméras de surveillance. Certains parents ont souhaité rembourser.

Au fil des années, le comportement des élèves s’est-il amélioré ou au contraire, détérioré ?

Je n’ai pas l’impression que ce soit une catastrophe, mais je pense que les BTS agissent de plus en plus comme des lycéens : certains  manquent de maturité. Certains  sont parfois insolents car ces élèves sont de « mini adultes » qui pensent parler d’égal à égal. Ils ne comprennent pas qu’il y a une distance à avoir avec les adultes.

Avec les élèves du secondaire, nous avons plus de problèmes. C’est de leur âge ! Ils sont adolescents et veulent s’exprimer et surtout ne pas faire ce qu’on leur demande.

Que pensez-vous du projet des BTS Com ?

Génial ! Je vous envie de ne pas avoir eu l’idée. C’est une façon fantastique de traiter le sujet du point de vue des élèves. C’est nettement plus percutant. Le message passera mieux auprès des élèves.
C’est bien que ça vienne de votre part. Ce que vous faites représente un problème de société. Le lycée est une micro société et ce que vous décrivez dans ces vidéos est ce qui se passe également à l’extérieur.

 

Juan Surmin, assistant d’éducation depuis janvier 2018

Juan Surmin (crédit photo : Inès Filali)

Quelles incivilités les élèves commettent-ils le plus fréquemment ?

J’en vois tous les jours : des élèves qui ne disent pas bonjour, ne veulent pas retirer pas leur écouteurs, les gens qui passent par le portail alors qu’on est en train de le fermer, après, les gens qui parlent fort dans les couloirs ou dans les salles. C’est des incivilités quotidiennes, on doit leur courir après. C’est plutôt en salle détente qu’on a des problèmes, parfois les élèves renversent des poubelles.

Quels types d’élèves commettent le plus d’incivilités ?

Ça dépend du type d’incivilité. Les BTS ont beaucoup de mal à comprendre qu’il faut aller en permanence quand ils sont en retard le matin ou passent par la porte principale quand il faut passer par le portail… C’est pas forcément les plus jeunes qui sont les plus bêtes.
Pour le manque de respect à l’oral, les casquettes ou écouteurs, ce sont les élèves du secondaire qui sont concernés.

Comment pensez-vous que les élèves vont réagir à ces vidéos?

J’imagine qu’il y en a certains qui vont juste rire sans vraiment y faire attention et d’autre qui vont se dire «  ah peut-être… ». On espère que ça crée le doute pour certains et que ça leur renvoie leur propre comportement au visage, qu’ils vont se reconnaître dans ces incivilités. Ils sont quasiment tous consernés.

Adrien, surveillant depuis septembre.

Adrien surveillant (crédit photo : Louise Diom)

Quels sont les pires incivilités que vous ayez pu voir ou subir ?

Le manque de respect de certains élèves à l’égard du personnel. Surtout de l’intimidation, par exemple j’ai déjà entendu de la part d’un élève : « si jamais tu me colles ben tu verras ! ». Mais sinon ça reste minime. Mais aussi, ce qui est agaçant c’est qu’ont doit toujours répéter les mêmes choses, en ce qui concerne les écouteurs, les bonnets, casquettes etc…

Quel est votre rapport avec les élèves ?

J’essaie d’avoir des échanges avec eux, il le faut. Mais après il ne faut pas oublier ma posture en tant que surveillant, on est censé être à l’écoute, bien veillant, mais aussi savoir mettre un cadre et des limites. Il faut garder une distance sans être trop éloigné de l’élève.

A votre avis, par quels moyens pourrions-nous limiter ces incivilités ?

Durant mon service civique, j’ai vu qu’en faisant les choses de façon plus ludique, l’apprentissage se faisait mieux. Il y a une certaine envie,  grâce à ce côté un peu cool et ce côté où on apprend.
Par exemple, vu le nombre d’élèves qui jettent leurs mégots par terre devant le lycée, si on mettait un panier de basket sur le cendrier, on pourrait amener ça de façon sympa, et faire naître un débat entre les fumeurs.

 

Il n’est donc plus à prouver que les incivilités sont belles et bien présentes dans le lycée René-Cassin et bien que minimes, leur présence joue sur les conditions de travail des élèves comme du personnel. Il ne reste plus qu’à espérer que les vidéos des BTS communication amélioreront le comportement des élèves. Elles sont disponibles sur les écrans dans les couloirs de l’établissement ainsi que sur le site internet du lycée.

Inès Filali et Louise Diom 2TCOM

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