Dans le cadre du projet de l’exposition d’œuvres au lycée, les élèves de la 1TCOM ont interviewé les 15 artistes de la galerie AIDA qui exposeront leurs créations. Deux étudiantes ont eu un entretien avec le président et artiste, Jean-Roch Klethi.
Où trouvez-vous votre inspiration ?
C’est assez variable selon les thèmes, ce que j’aime c’est de voir si le langage plastique arrive à se plier à différentes thématiques. C’est de l’imaginaire, le but n’est pas de faire quelque chose de réaliste. J’ai ma surface et puis petit à petit, comme une armée, j’ai l’impression de conquérir des territoires.
Comment avez-vous commencé ?
J’ai commencé des cours en art-plastique au lycée et à côté je copiais tout ce qui me tombait sous la main (des bd, des publicités, des dessins à la plume de Leonard de Vinci..). Ensuite j’ai commencé à faire des exercices classiques comme des natures mortes. Vers 17 ans j’ai commencé à dessiner au Bic pendant les heures de philo des dessins complètement abstrait. J’ai pu faire ma première exposition à 19 ans.
Combien de temps prenez vous pour réaliser une œuvre ?
C’est relativement variable mais ça prend quand même un certain temps. Rien que pour la préparation, il faut tendre une toile écru (de lin), on l’agrafe sur le châssis. J’utilise de la toile de jute et je les pose avec de l’après. Je mets trois bonnes couches et j’attends que ça sèche. Il peut se passer des fois rien qu’une semaine dans ce travail de préparation et ensuite j’applique un fond, une couleur unie. Les autres outils : projection, tampon, chiffon, pochoir, éponge… Il me faut minimum trois semaines si je n’ai pas d’autres contraintes et pas de pannes d’inspiration.
Parmi les œuvres que vous avez créées la quelle est votre préférée ?
C’est très variable, ça évolue en fonction du temps, ce n’est jamais la même. En général beaucoup de collègues éprouvent la même chose, on n’est jamais content de ce que l’on fait sinon de toute façon on s’arrêterait peut-être, on n’aurait pas besoin de continuer. Je ne suis jamais content de ce que je fais, j‘ai toujours envie de faire beaucoup mieux, autre chose et mieux, quelque chose de différent, on n’y arrive pas forcément mais c’est l’espoir qui nous anime. J’aime les choses que j’ai faites il y a un ou deux ans, relativement récentes.
Nous sommes confrontés à beaucoup d’échec, pas forcément dans ce que l’on fait. Chaque œuvre est finalement un voyage, c’est génial de faire ça. Mais pour diffuser le travail, c’est là que l’on a beaucoup de mal, et que l’on est souvent confronté à des échecs. Les échecs font que l’on se remet en cause, que l’on réfléchit. On se dit est-ce qu’il ne faudrait pas que je fasse autrement ?
Que voulez-vous faire ressentir à vos spectateurs ? Qu’est ce qui est le plus important ?
C’est une question qui est pour moi, extrêmement difficile, parce que j’ai plein d’histoires à raconter sur mes tableaux mais qui ne sont pas du tout compréhensibles quand on les regarde, personne ne peut deviner, il n’y a que moi. Donc c’est une question qui est extrêmement compliquée, ce qui me tiens à cœur, c’est quand même d’arriver à emmener, je ne sais pas si c’est possible et si j’y arrive, mais chaque œuvre est une invitation au voyage, on part en voyage, vraiment.
Est-ce que vous rencontrez des difficultés dans votre travail ?
Le manque de temps, je suis très occupé, je n’arrive pas à peindre de façon régulière, c’est par grosse saccade, c’est dans l’urgence souvent il y a un projet qui se pointe, une échéance donc il va falloir vite travailler. Je travaille souvent par période. Parfois le manque d’argent pour pouvoir diffuser le travail. Je sors d’une foire qui a eu lieu à Luxembourg. Je n’ai rien vendu, l’argent que j’ai déboursé pour participer à cette exposition il va falloir économiser pour le récupérer, cela aurait été plus simple de le récupérer en vendant des tableaux.
Site de Jean Roch Klethi
Site de la galerie AIDA
Laurence Caillaud et Betty Mignot, 1TCOM
C’est très original. Bravo.
Merci.
Je transmets à l’auteur.