C’est lors d’un entretien convivial que nous avons pu rencontrer Paul Nemet, membre de l’association AIDA. C’est avec passion que l’artiste se livre sur son travail qui le mènera à exposer au lycée René Cassin.
Présentez-vous
Je suis enseignant à temps partiel, avec des activités à côté, notamment sculpteur.
Quand est-ce que vous avez décidé de développer votre art ? Avez-vous fait des études en rapport ?
Dès l’adolescence j’ai commencé à créer, mais avec les études j’ai mis l’art de côté. Plus tard j’ai repris par passion, des amis m’ont donc poussé à exposer. 2003 premières expositions avec l’accroche du public débutèrent mes premières ventes. 2006-2007 j’ai reçu des prix qui permettent de devenir membre à l’AIDA. Depuis 2007 j’expose trois fois par an à l’AIDA où je connais le succès depuis. Je suis complétement autodidacte mais mes limites commencèrent lors de ma première grosse commande de 2 mètre donc je demande conseil à des gens pour prendre mes précautions par rapport aux matières.
Pourquoi la sculpture ? Quelles ont vos sources d’inspiration ? Trois sculpteurs m’ont inspiré Giacometti, Osman Sow, mort il y a quelques mois et un sculpteur australien Ron Mueck, trois sculpteurs hyperréalistes.
Pourquoi utilisez-vous des matières telles que le plâtre, le sable, la résine et l’acier ?
J’aime le contact manuel de la matière (artisanat de la matière), je joue avec les supports de mes sculptures. J’aime la fragilité et la résistance en fonction de la taille du travail de la structure.
Que représentent vos sculptures ?
Elles représentent l’humain en général (j’ai aussi travaillé sur les animaux mais plus depuis un certain temps).
Que voulez-vous faire ressentir à travers vos sculptures ?
La fragilité de la situation humaine, je représente beaucoup de personnages seuls yeux fermés qui refusent d’assister au spectacle de la vie. Je mets en avant, par les proportions des personnages et la finesse du corps, les émotions par rapport à la mise en scène avec des jeux de lumière entre le personnage et son ombre. Je regrette la phrase usuelle « touche avec les yeux », la chaleur de la pièce et le contact avec la texture sont importants pour moi.
A partir de quel moment avez-vous ressenti le besoin de devenir membre de l’association AIDA ?
La structure associative, les expositions de groupe m’intéresse particulièrement. J’aime exposer avec les mêmes personnes mais également découvrir et harmoniser la sculpture avec la peinture et le travail d’autres artistes, comme durant l’exposition au mois d’Octobre avec deux peintres sur le thème du portrait. L’encre de chine valorisait mes sculptures et vice versa.
Avez-vous collaboré avec d’autre(s) galerie(s) d’art ?
J’ai déjà travaillé dans une galerie associative auparavant, ce fut enrichissant d’être entouré de passionnés qui aiment partager. Et une galerie d’art à Marseille depuis quelques temps avec qui ça marche bien, elle est non associative mais reste modeste (côté artisanat, pas de discours hautain et conventionnel).
Quel serait votre rêve d’artiste ?
Mon rêve réside en une pièce voulue depuis des années que j’ai pu réaliser déjà partiellement. Un groupe de cinq grands personnages de plus de 2 mètres est difficile à rassembler en raison du poids (une pièce peut faire 300kg) et ceux que j’ai déjà sculpté sont déjà vendu.
Pourriez-vous travailler sur commande ?
Je travaille déjà beaucoup sur commande, les gens viennent à l’exposition et ils désirent une pièce plus disponible je refais donc quelque chose dans l’esprit avec au maximum une couleur voulue ou une position par les clients. Je garde ma ligne artistique, je n’accepte pas toutes les conditions. Si l’on écoute les gens ce n’est plus notre travail. Je vends beaucoup de pièces sur internet et je suis surpris de l’engouement sur mon site de l‘étranger.
Quel intérêt trouvez-vous dans l’exposition de vos œuvres dans une galerie ?
C’est tout simple, je fais partie de l’association de la Place des arts. La mise en valeur des pièces et des sculptures dans une galerie est différente de la rue et le côté officiel est valorisant. J’aime mon boulot d’enseignant mais si je pouvais vivre entièrement de mon art je le ferais. Je n’ai actuellement pas le temps « d’essayer de rater ».
Avez-vous déjà eut une panne d’inspiration artistique? Jamais c’est plutôt l’inverse, en plus depuis mon commencements je créé à partir de 5 pistes toujours appréciés du publique. Ma clientèle m’a toujours suivi et a adhéré à mon changement de style.
Michel Alexandre 1TCOM