Anne-Marie Reeb, artiste peintre de la galerie AIDA nous présente son oeuvre intitulée « le matin des oiseaux »
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
« Je m’appelle Anne-Marie Reeb, j’habite Herrlisheim et je suis artiste peintre «
Depuis combien de temps êtes vous membre de la Galerie AIDA ?
« Depuis 11 ans, je l’ai vu évoluer et grandir »
Avez vous étudié l’art ou suivi une quelconque formation?
« Non, je me suis acheté beaucoup de livres, vous avez pu voir les étagères de livre là-haut… ce sont mes profs à moi ! J’en ai pris ce dont j’avais besoin. Mes premières peintures c’est mon mari qui me les a offertes pour notre premier Noël. »
Était-ce une vocation pour vous ? Ou peindre vous est-il venu avec le temps ?
« En classe, quand j’étais enfant, j’aimais dessiner mais ce n’était pas vraiment ma vocation. J’ai longtemps peins comme ça sur le bout de la table pour le plaisir. Puis j’ai eu des enfants et je n’ai plus eu le temps. Finalement par période ça revenait et un jour j’ai découvert la peinture sur soie, avec des amis et ça me plaisait beaucoup parce qu’on peut mettre de la couleur mais sans vraiment savoir où ça va… c’est la surprise. J’ai donc continué avec une technique qui ressemblait à la peinture sur soie: l’aquarelle. L’aquarelle pour moi avait des limites, je faisais beaucoup de ciel, un peu de premier plan etc… Et là j’étais frustrée. Un jour, en promenade dans les Vosges, je ne sais pas pourquoi, je me suis retourné et je me suis trouvé nez à nez avec les racines des sapins des arbres. C’est là que j’ai su ce qu’il me fallait : être dans la forêt et ne pas la voir de loin. Depuis ce jour que j’ai commencé. J’aime beaucoup les couleurs de terre, et aussi le bleu. »
Et pourquoi le couteau ? D’où vous vient cette technique ?
« Avec le couteau on travaille plus rapidement contrairement au pinceau classique. On ne voit pas les différentes couches ni les traces. Je fais les mélanges sur la toile, les couleurs se mélangent entre elles. Lorsque je commence un tableau, j’ai deux solutions : me promener dans un endroit que je connais et le représenter telle qu’il est dans mon souvenir. Mais parfois je dois arrêter car je suis bloqué, je ne peux plus avancer ou m’arrêter, alors je recommence tout. »
Allez vous régulièrement en forêt pour vous inspirer ?
« Nous avions une vieille ferme qui était entourée de forêt. Je peignais d’abord des fleurs car j’aime l’idée qu’une rose reste une rose et qu’on ne peut rien inventer. C’est également le cas pour les paysages que je peins. »
Désirez vous gagner en visibilité et ainsi augmenter votre notoriété ?
« On a toujours envie que notre travail soit reconnu. J’ai déjà obtenu une certaine reconnaissance grâce aux évènements auxquels j’ai participé. J’ai aimé que les gens de reconnaissent non pas mes œuvres, mais mon style de peinture. Une notoriété m’importe peu, mais une certaine reconnaissance du travail et du temps passé satisfait toujours. »
Vos choix de techniques, couleurs et tout ce que vous utilisez pour peindre vous proviennent-ils de différentes sources d’inspiration ? De personnes ? Mouvements… ?
« Oui si on veut mais ils ne font pas du tout ce que je fais. J’ai adoré ce que faisait Le Caravage mais c’est tout à fait autre chose. Beaucoup d’artistes maintenant décédé aussi. Un jour j’ai rencontré un artiste que je trouvais fascinant lorsque j’étais enfant. C’était lors de mon premier salon à Lunéville, il m’a expliqué dont je fonctionnais et c’était une expérience intéressante. C’était un très grand artiste. »
Qu’est-ce qui est le plus difficile par rapport à votre pratique ? Avez-vous déjà ressenti une certaine frustration ?
« Oui… quand je me bats avec ma toile comme un écrivain avec sa page blanche. J’ai le tableau en tête, c’est une composition à faire. Alors de deux choses l’une, je pars sur les couleurs et j’attends de voir ce que cela va donner ou je pars avec une idée en tête, je pense y arriver mais lorsque que l’on travaille au couteau, il suffit d’un coup plus ou moins appuyé, d’une couleur plus ou moins utilisée pour changer la vision que l’on avait au départ. Cela m’est déjà arrivé.
Je n’ai jamais été frustrée par l’art en général. »
Vivez ou viviez-vous de l’art ?
« Non, j’étais secrétaire auparavant mais je peignais déjà »
Vous n’avez donc jamais peint pour l’argent ?
« Non ! L’argent est un véritable problème car la peinture est un hobby très cher. Les prix des tubes de peinture sont très élevés. J’essaie de rentrer dans mes frais le plus possible et de limiter les dépenses… mais il n’est pas évident d’en vivre.
Vous n’avez également pas la même liberté que lorsque vous n’êtes pas obligé de vendre. Il y a des tendances à respecter qui évoluent au fil des années.
Ce qui est avantageux dans la peinture par rapport à l’écriture, c’est qu’avec l’écriture, les mots restent tandis que dans mes œuvres, je peux cacher des sens et très peu de gens peuvent comprendre ce que je veux dire ou raconter. Je trouve ça génial. »
Vous exposez chaque année ?
« Non, c’est une chose que j’évite. Tous les deux ans me parait suffisant puisqu’on invite toujours les mêmes personnes et cela devient lassant pour nos invités. Je préfère ce rythme. Et puis exposer est assez onéreux «
Avez-vous un rêve en tant qu’artiste ?
« Le summum serait qu’une de mes toiles se retrouve à la « Tate Gallery » à Londres, c’est un musée. »
Avez vous déjà exposé dans de grands salons/ Événements ?
« Bien-sûr, en 2000. Parce qu’en 2000 les artistes indépendants de France éditaient un catalogue raisonné de tous les artistes ayant exposés aux Indépendants. « Anne-Marie Reeb » se trouve entre « Odilon Redon » et « Renoir », j’ai trouvé ça très flatteur. »
Pouvez vous nous parler un peu de l’œuvre que vous allez nous prêter ?
« Elle s’appelle « Le matin des oiseaux ». Je ne saurais vous expliquer comment j’en suis arrivée là mais sa réalisation s’est déroulé comme je l’expliquais avant. Je travaillais et je n’avais pas d’idées… et soudainement j’ai su comment le finir ! Si j’ai laissé tout ce blanc c’est pour représenter un phénomène car l’été ou même le printemps quand il y a la rosée ou un lendemain de pluie, quand l’eau s’évapore, il y a réellement ce blanc et c’est ce que j’ai voulu faire, ce que j’ai voulu représenter »
Interview d'Anne-Marie Reeb Par BESSEUX Arnaud et MEYER Antoine