Heidi Haas est une artiste peintre membre de la galerie AIDA de Strasbourg. Elle se présente aujourd’hui à vous.
Quand avez-vous commencé à peindre ?
J’ai cette passion depuis que je suis une enfant. Je ne crois pas me souvenir d’avoir joué à autre chose étant enfant, je peignais, j’ai toujours aimé la couleur.
Dans les années 60, j’ai étudié les arts plastiques à Paris, je préparais le concours d’entrée de l’école des Beaux-Arts de Paris. J’ai donc passé trois ans en atelier. Mais au bout des trois ans, j’avais vingt-deux ans, je me suis mariée et je suis partie avec mon mari m’installer en province. Je n’ai pas passé le concours d’entrée aux Beaux-Arts. J’ai enseigné, j’étais professeure de dessin. Ensuite, nous sommes partis en Amérique du Sud, au Pérou pendant deux ans. J’ai eu trois enfants et je n’ai pas fait de peinture. Après le Pérou nous étions en Syrie où j’ai à nouveau enseigné au collège français.
Et ensuite j’ai divorcé et je suis rentrée à Strasbourg, je me suis tournée vers l’administration scolaire, le rectorat. Je n’ai pas refait de peinture jusqu’à ma retraite, mais je l’avais toujours en tête. Arrivée à la retraite, en 2003, j’ai tout de suite recommencé, cela a toujours été ma voie.
Qu’est-ce qui vous a attirée vers l’abstraction plutôt que vers la figuration ?
Je ne sais pas pourquoi, déjà je suis incapable de copier, tout ce que je fais c’est dans ma tête. Je me suis rendue compte quand même dernièrement que je revenais un peu à des paysages, mais ce ne sont jamais des paysages que j’ai vus. C’est toujours des paysages inventés dans ma tête, cela vient tout seul.
Aussi, ce qui est bien dans la peinture abstraite, c’est qu’on peut l’interpréter comme on veut selon son ressenti propre.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
La musique, par exemple la musique classique, Schuber. Le cosmos avec les astres. Mais surtout, ce qui est très important pour moi, c’est que la lumière ressorte quelque part. J’utilise le blanc pour cela, je ne peux pas m’en passer, j’ai besoin que cette lumière soit visible. Le contraste ombre lumière est très important pour moi.
Combien d’œuvres avez-vous réalisées depuis vos débuts ?
Je comptais au début, mais j’ai arrêté. J’ai dû en réaliser 200 environ depuis 2006. Une vingtaine de tableaux par an.
Combien de temps vous faut-il, en moyenne, pour réaliser une œuvre ?
C’est très variable, tout dépend de l’inspiration. Parce que l’inspiration vient en travaillant en général. Il y a des exceptions il m’arrive de faire des tableaux d’une traite et de ne pas les retoucher. Cela je dirais que c’est la véritable inspiration, mais la plupart du temps il faut simplement travailler. Il arrive parfois que je travaille des semaines sur un tableau dont je ne suis pas satisfaite, cela est parfois difficile.
Combien de temps par semaine passez-vous à peindre ?
Là aussi, c’est très variable. Il y a des périodes de l’année comme en ce moment, en hiver, où je ne peux pas peindre car j’ai une maladie aux yeux et j’ai besoin de beaucoup de lumière pour voir et j’ai parfois du mal à distinguer les couleurs. À part cela, en été, je travaille presque tous les matins pendant à peu près deux heures. Aussi, il faut des pauses à la peinture à l’huile, il faut qu’elle sèche entre deux couches.
Combien d’œuvres avez-vous déjà vendues ?
Je ne compte plus, mais je pense en avoir vendues une centaine. Dont deux lors de ma dernière exposition à la galerie AIDA qui sont parties aux États-Unis.
Y a-t-il des œuvres auxquelles vous êtes si attachée que vous ne pouvez les vendre ?
Oui, il y en a eu une qui était accrochée ici dans mon salon pendant plusieurs années, peut-être trois ans, et une amie me l’a achetée cet été. J’ai accepté parce que c’est une amie, mais je n’aurais pas voulu que quelqu’un d’autre me l’achète sinon ça aurait été difficile. Ce n’est pas courant, ça m’arrive rarement, mais ce tableau là je l’aimais vraiment beaucoup.
Depuis quand faites-vous partie de la galerie AIDA ?
Je connais la galerie depuis longtemps, mais au début, quand j’ai repris, j’étais très réticente d’exposer dans une galerie, je ne sais pas pourquoi. Puis finalement, j’ai quand même présenté mon dossier, en 2012, et j’ai été acceptée. Mais ce n’est pas l’essentiel pour moi, c’est une facilité parce qu’on peut s’inscrire pour exposer quand on veut.
Qu’appréciez -vous à l’AIDA ?
L’ambiance y est très sympathique, tout comme Jean-Roch Klethi ainsi que la galeriste.
À quand remonte votre dernière exposition ?
Ma dernière exposition était pendant la dernière quinzaine d’août à la galerie AIDA. J’y ai exposé quatre œuvres car pendant les expositions d’été il y a plusieurs artistes, souvent cinq ou six et la galerie n’est pas très grande.
Exposez-vous votre travail en dehors du cadre de la galerie AIDA ?
Oui, j’ai d’ailleurs eu la chance d’exposer au Ciarus cet été. On peut donc très bien trouver des endroits où exposer qui ne sont pas reliés à une galerie. À vrai dire, jusqu’à aujourd’hui j’ai plus exposé en dehors de la galerie. J’ai rejoint l’AIDA en 2012 et j’ai en moyenne exposé une fois par an dans la galerie.
Pour vous la peinture se rapproche-t-elle plus d’un travail ou d’une passion ?
Je ne sais pas. De toute façon, je suis passionnée plus par le travail des autres, des maîtres que par mon propre travail. Je suis passionnée par exemple pour aller voir des expositions, je suis passionnée par les musées.
Visiter le site de la Galerie AIDA.
Plus d’informations sur Heidi Haas.
Mimi Huynh et Charlotte Reboulleau, 1TCOM
Photos Mimi Huynh
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