Dans le projet du partenariat entre le lycée et la galerie AIDA de Strasbourg, les 1TCOM du Lycée René Cassin sont chargés de rencontrer les artistes pour mieux comprendre leur travail. L’objectif étant l’organisation d’une exposition collective dans l’établissement qui participera à la communication de la galerie. Trois d’entre eux ont rencontré Daniel Jung, un artiste passionné.
Depuis combien de temps êtes-vous artiste ?
Depuis longtemps, dans toute ma vie j’ai peut-être réalisé près de 1000 peintures. J’expose depuis vingt-cinq ans mais j’ai commencé à peindre très jeune vers 13 ans (il y a 50 ans) et je sculpte depuis une quinzaine d’années mais cela prend plus de temps. C’est plus complexe, et cela se vend beaucoup moins bien.
Vivez-vous de votre art ?
Je suis maintenant semi-retraité mais j’ai toujours travaillé pour gagner ma vie. J’ai été pendant très longtemps PDG dans l’agro-alimentaire. La peinture est une passion et je peux dire que je suis rentré dans un cercle vicieux. Plus il y avait de gens qui venaient voir mes peintures plus j’avais envie de peindre. Depuis quelques années je donne des cours à deux groupes tous les lundis, je trouve cela enrichissant de transmettre ma passion aux générations futures.
Avez-vous suivi une formation ?
Non, ça m’est venu comme ça. J’avais un grand père qui peignait, il m’a transmis sa passion. On peut dire que j’ai ça dans les gènes déjà tout petit je dessinais tout le temps. J’ai peut-être certaines facilités c’est quelque chose qui ne s’explique pas.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir membre de l’AIDA ? Que vous a t-elle apporté?
C’est déjà une question de reconnaissance qui nous pousse à aller plus loin sachant que l’AIDA a été créée par des artistes professionnels. La sélection faite par les artistes eux-même étant assez stricte cela nous permet de savoir à quel niveau on se situe. J’y suis depuis cinq ans, je ne me sentais peut-être pas prêt à faire la démarche avant, bien que j’ai déjà été primé à plusieurs concours. La galerie m’a apporté l’opportunité d’exposer dans des grandes villes comme Strasbourg. C’est une vitrine.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’aime beaucoup de peintres, mais je ne peins pas forcément comme eux. Par exemple j’aime bien les impressionnistes comme Monnet et Nicolas de Staël. J’estime qu’on peut toujours apprendre des autres bien qu’on ait forcément des préférences.
Voulez-vous faire passer un message à travers vos œuvres ?
Pas forcément, mais je veux ramener un peu de couleurs que ce soit joyeux, qu’il y ait de l’émotion. J’essaie de sortir du figuratif et de permettre aux gens de découvrir autre chose à chaque fois qu’ils voient la peinture en fonction de la lumière et des humeurs. Chacun a sa propre interprétation, certaines personnes voient des choses que je n’ai jamais peintes. L’important c’est l’émotion ressentie et celle transmise en me dévoilant.
Utilisez-vous une technique particulière ?
Je peins avec un pinceau, parfois avec les mains, des couteaux et des pipettes afin de créer des dégradés et des serpentins : c’est comme de la cuisine. Il faut créer un endroit qui accroche l’œil et travailler autour pour interpeller les gens. Dans un tableau l’important c’est la composition et la manière dont on place tout ce que l’on veut exprimer et non la façon dont on peint.
Avez-vous toujours eu autant d’inspiration ?
Ce n’est pas faute d’inspiration, mais avec trois enfants, une femme et un métier, je n’ai pas toujours eu autant de temps à consacrer à ma passion. Il faut faire des choix dans la vie.
Site de l’AIDA
Site internet de Daniel Jung
Mathieu Bernhard, Loganne Sorgius et Mélanie Vernier, 1TCOM