Germain Sieffert est un artiste peintre et sculpteur qui s’adonne à sa passion depuis de nombreuses années. Nous l’avons interviewé au sein de ses ateliers, son univers, pour en savoir plus sur lui, sa pratique artistique et son travail.
Ce goût pour la sculpture vous est venu comment ?
On a toujours envie de créer, créer soit avec de la pâte à modeler, la peau du fromage babybel, mais à un moment donné il faut aller plus loin et il faut chercher, puis une fois qu’on est vraiment entraîné dans ce virus, on a toujours envie de créer, on ne peut plus s’en passer.
Depuis combien de temps faites vous de la peinture et de la sculpture ?
La peinture depuis plus de 40 ans maintenant, la sculpture aux alentours de 25 ans voir 30 ans.
Êtes-vous autodidacte ?
J’étais pendant longtemps autodidacte mais à un moment donné il faut de l’appui de quelqu’un qui peut nous accompagner. Je suis allé demander l’aide d’un professeur des arts déco qui donnait des cours. Là j’ai vraiment appris le travail de la sculpture, j’ai appris ce qu’était la sculpture.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre travail ?
La sculpture est un domaine particulier, ce qui est dommage. Le grand public souvent n’accroche pas car c’est compliqué, c’est une lecture particulière et compliquée, très dure à réaliser et pour le public compliqué à lire. En ce qui concerne mon travail, dès que vous sortez des « sentiers battus », et qu’on ne fait pas des arrondis bien gentils comme tout le monde, une tête avec un joli sourire, le public accroche moins. Une sculpture se lit et transmet un message, il faut un public un peu éduqué pour cette lecture. Dans ma démarche pour les tableaux c’est pareil, on a envie de montrer et transmettre un message au public et c’est à la personne de déchiffrer ce qu’on a envie de lui montrer. Une autre difficulté, mais cette fois ci plus personnelle ; lorsqu’on a une idée de ce que l’on veut faire, ce qu’il se passe en cours est l’imprévisible, on ne sait jamais ce que l’on peut rencontrer, on n’arrive pas toujours à transmettre ce que l’on a envie. Là cela devient difficile, c’est une bataille, il faut insister encore et encore. Si le sujet résiste, il faut continuer et se bagarrer avec le tableau, ou alors on efface. Mais moi en règle générale je me bagarre, je veux toujours gagner, par n’importe quel moyen je me bagarre, j’essaye et enfin de compte j’ai des réussites.
Quelles sont vos influences ? Avez-vous des artistes qui vous influencent ?
Les artistes contemporains comme Giacometti, Roda ou Baselitz m’ont influencé. Ce sont des artistes qui cognent et qui n’ont pas peur de faire ce qu’ils font.
Avez-vous des sources d’inspiration ?
Je regarde autour de moi, j’ai un regard toujours très vigilant, je regarde et j’observe. La moindre chose que je regarde pourrait
éventuellement être un sujet pour créer quelque chose. Cependant, je ne veux jamais refaire la même chose. C’est ça la création !
Que voulez vous que le public saisisse dans votre travail ?
C’est une bonne question, alors déjà je n’aime pas quand quelqu’un me dit que mon travail est beau. Lorsque quelqu’un me dit que c’est beau je dis “Stop, ce n’est pas beau » mais par contre il faut essayer de trouver quelque chose, la signification du travail, ce qui se cache derrière.
Combien de temps peut vous prendre une sculpture ? Une peinture ?
C’est très variable. Une de mes pièces préférées m’a pris un mois de travail, avec huit heures de travail par jour pour arriver au final. Une autre sculpture en bois taillée avec une tronçonneuse m’a prit moins de temps. Selon la sculpture, il y a toujours quelque chose à faire, à rajouter et il faut qu’il y est une dynamique, une lecture.
Quant à la peinture, je peux très bien faire un tableau en deux heures comme en vingt heures voir trente heures. Mais le but pour moi n’est pas la rapidité mais qu’au final le tableau émet ce que moi je voulais montrer. Surtout ne pas faire que le tableau soit beau, quand il est trop beau c’est un problème pour moi. J’essaye de remettre les choses en place pour que le tableau soit plus fort, pour moi il faut que le tableau soit très fort.
Avez-vous toujours du plaisir à faire ce que vous faites ou ça vous est déjà arrivé de vous ennuyer ?
C’est toujours un plaisir, sinon je ne le ferai pas. Ce n’est pas mon métier du coup je le fait forcément par plaisir.
N’hésitez pas à visiter le site web de Germain Sieffert: http://www.germainsieffert.com/
Interview réalisée par Collet Tiffany et Sturtzer Manon.